L’intelligence humaine est prodigieuse et probablement n’exploitons-nous encore qu’une petite part de ses ressources à ce jour. Certes, les mystères du cerveau révèlent des potentiels inouïs liés à sa structure, à ses niveaux de profondeur, à ses hormones, neuromédiateurs et voies neurologiques. Mais à trop se focaliser sur l’encéphale on risque de négliger d’autres formes de « cerveaux » comme le cœur, les intestins ou l’intelligence cellulaire. N’oublions pas non plus d’étudier les infinies qualités spirituelles qui sommeillent en chacune et chacun, et qu’il nous est donné d’appeler « intelligence de l’âme » … Ce sont ainsi en tout 10 cerveaux qui participent à toutes nos régulations, réponses adaptatives et possibilités de guérison… et la naturopathie holistique, naturopathie qui s’intéresse aux différents plans de l’être, ne peut qu’en prendre grand soin ! Nous nous pencherons essentiellement sur vos intestins aussi appelés cerveau abdominal (ou entérique) et sur le cerveau du cœur.
Un dossier écrit par Daniel Kieffer, Fondateur du Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle Holistique CENATHO, et l’auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages de référence dont Naturopathie pratique, Encyclopédie de revitalisation naturelle, Régénération intestinale, Comment se régénérer pour bien vieillir …
Sommaire
Le cerveau abdominal ou entérique : un véritable système indépendant intimement lié au microbiote
Déjà largement traité dans un ouvrage sur les intestins1, nous nous autorisons à résumer ici quelques passages essentiels. Serge Luquet, chercheur au CNRS (cadre de l’université Paris-VII-Diderot)2, enseigne que :« Notre intestin et notre cerveau dialoguent en permanence, par voie sanguine ou nerveuse. Nos bactéries intestinales interfèrent avec les cellules de notre intestin, donc avec ces échanges. Elles peuvent ainsi, selon leur composition, agir sur les fonctions cérébrales » …
La revue New Scientist a révélé quant à elle dès décembre 2015 les propriétés nouvellement découvertes de notre système digestif : un système nerveux pouvant être considéré comme indépendant part en fait de l’œsophage jusqu’à l’anus et met en jeu pas moins de 500 millions de neurones. C’est ce qui est appelé le « système nerveux entérique » (SNE), étiré sur les neuf mètres de notre tube digestif… et dont les compétences vont de la régulation digestive (assez bien connue) à celle de nos émotions. Les fringales, la suppression de tel ou tel aliment, les prises de poids paradoxales observées lors de régimes pourtant très hypocaloriques, et bien d’autres déprimes ou même troubles psychiatriques semblent bien être en relation directe avec ce cerveau du ventre !
Outre ses fonctions plus évidentes liées à la digestion (comme la motricité du péristaltisme, les sécrétions des enzymes et du mucus, …), ce réseau de neurones entériques participe aussi aux défenses immunitaires (lutte antimicrobienne et antivirale) ainsi qu’aux intelligentes réactions d’élimination salutaires comme les diarrhées ou les vomissements en cas d’intoxication ou de repas trop riche.
Ce cerveau du ventre nous réserve d’autres surprises : une partie de ses neurones sécrète la dopamine aussi sécrétée par notre cerveau crânien et surtout 95% de la sérotonine. Celle-ci est donc dirigée des intestins vers le cerveau c’est pourquoi vous entendez de plus en plus parler d’une régulation du stress commandée par nos intestins ! Si le cerveau (central) affecte notre transit intestinal en cas d’émotions fortes, les intestins sont à leur tour capables d’influencer notre cerveau crânien et nos émotions… Assurément, il nous faut revoir nos dictons car : « Ventre affamé a des oreilles ! »
Dopamine et Sérotonine : le saviez vous ?
La dopamine est l’hormone donne la sensation de satiété ainsi que l’ineffable ivresse de l’état amoureux.
La sérotonine est le neuromédiateur essentiel antistress favorisant le sommeil (voir aussi notre très bon article sur la mélatonine et le sommeil ici !).
Cette précieuse molécule
- Participe aussi à modérer les phobies ou l’anxiété ;
- Régule l’homéothermie (température corporelle) ainsi que les rythmes circadiens (avec la glande pinéale ou épiphyse) ;
- Est réparatrice des lésions pulmonaires et hépatiques ;
- Et régule même la densité des os…
Il faut compter aussi avec l’intervention d’un autre élément important : le microbiote intestinal, aussi appelé flore intestinale, ces 100 000 milliards de bactéries qui peuplent notre intestin.
Lorsqu’il est dit « pauvre », on observe un risque croissant d’obésité, diabète, de maladies cardiovasculaires et de troubles du foie. Ainsi, selon Dusko Ehrlich : « [Les souris] montrent plus de complications métaboliques : des anomalies des lipides dans le sang [“dyslipidémies”], une résistance accrue à l’insuline et des taux importants de “protéines inflammatoires” dans le sang. »
Pour les naturopathes ces taux élevés signent une inflammation chronique « à bas bruit » des tissus, délétère pour l’organisme : c’est le « bruissement inflammatoire chronique » ou « inflammation de bas grade » que nous enseignait le regretté Dr Robert Nataf dès les années quatre-vingt-dix (médecin biologiste et chercheur parisien fort apprécié des naturopathes). Le biologiste et cancérologue Yves Augusti avait de même pointé du doigt le terrain inflammatoire chronique comme précurseur des malades de civilisation…
Cette micro-inflammation, n’est pas révélée par les mesures de la biologie courante (VS, CRP, fibrinogène, ferritine) mais seulement par la CRP-Ultrasensible (CRP-US) et bien entendu, par l’incontournable examen clinique : En effet, nous connaissons bien ce phénomène indissociable de l’acidose tissulaire (l’une des obsessions des naturopathes !) qui s’installe surtout chez les personnes de constitution neuro-arthritique (frileuses, plutôt minces, pâles, anxieuses, nerveuses, plutôt rhumatisantes et de faible minéralité). Or, c’est sur ce « lit » biologique inflammatoire à bas grade que se développe, on le sait aujourd’hui, la quasi-totalité des pathologies dites de civilisation (Pour aller plus loin : Acidose et mucose toxiques : en finir avec les douleurs, inflammations et mucus, Daniel Kieffer, éditions Jouvence 2020) : cancer, diabète, troubles cardiovasculaires, Alzheimer, obésité, syndrome métabolique, dépression, maladies auto-immunes… et puisqu’on soupçonne l’intestin d’être l’initiateur de ce phénomène inflammatoire, redoublons de vigilance et de stratégies préventives3.
Il est vrai que le système nerveux autonome ou entérique(SNE) est demeuré mal connu des anatomistes pendant des générations. Il y a plus d’un siècle, on a découvert le « nerf vague », nommé ainsi à cause des difficultés, du flou des observations sur les cadavres et du peu d’intérêt apporté à cette branche du parasympathique**. Les actions de ce grand nerf si précieux s’expriment sont principalement d’assurer la marche du diaphragme et de l’estomac. Selon Michael Gershon, professeur au département d’Anatomie et de Biologie cellulaire de l’université Columbia (New York), le nombre des neurones du SNE est au moins de 100 millions… soit autant que les nerfs de notre moelle épinière4 !
Aujourd’hui, on confirme que le SNE, assure les mouvements spontanés du tube digestif, l’entretien et la régulation de la digestion, la régulation de la prolifération des cellules de la muqueuse et innerve son voisin le pancréas.
Sur le plan anatomique pur, « dans le SNE, les cellules sont réparties de manière moins compacte et plus dispersée que dans le cerveau principal ; leur quantité leur permet néanmoins de constituer un petit cerveau. Ces neurones forment des petits amas, des ganglions, communiquant entre eux par un réseau de connexions diffuses, dispersées et… très difficiles à étudier, dont le nombre est très important, mais dont nous ignorons presque tout », éclaire humblement le professeur Kucera. « Cet organe5 se trouve enroulé autour du tube digestif et de l’intestin (voir schéma ci-dessous) et il peut travailler de manière indépendante du cerveau principal. Du point de vue embryonnaire, les cellules nerveuses du cerveau abdominal ont la même origine que celles du cerveau principal. À un certain moment, elles s’en séparent, migrent vers le ventre pour former le système nerveux entérique (SNE), entérique pour intestinal », précise-t-il.
Plus passionnant encore, on découvre que les maladies qui affectent le SNE sont similaires et probablement annonciatrices du même type de lésions du cerveau « du haut » : les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson pourraient ainsi bien être dépistées, en amont des premiers symptômes affectant le cerveau crânien. Et quand on sait que le microbiote assure près de 80 % du système immunitaire humain, il devient évident que le ventre est plus que notre ami : il fait figure de défenseur de première ligne et de partenaire de notre équilibre psychobiologique.
Concernant l’allergie, on a aussi montré qu’une flore riche et équilibrée neutralise les acteurs immunitaires des crises d’allergie6. On se souviendra des travaux précurseurs du regretté Dr Catherine Kousmine qui dès les années 80 avait développé les rapports entre les intestins, leur flore (on ne parlait pas encore de microbiote à l’époque) et les maladies neurodégénératives. Plus tard, le Professeur Jean Seignalet ira encore plus loin en impliquant les effets néfastes des céréales à gluten et des produits laitiers dans certains cancers et maladies auto-immunes…
Bon à savoir : Le SNE émet neuf fois plus d’informations vers le cerveau « du haut » qu’il n’en reçoit ; ainsi, « des personnes ayant subi des lésions totales de la moelle épinière montrent une nette diminution des manifestations émotionnelles comme si l’absence d’informations provenant du SNE via le nerf vague avait pour conséquence la diminution notable des émotions7 ». Édifiant.
A vos souris : On a pu observer que des souris privées de tout microbiote (c’est-à-dire des intestins vidés de toute flore bactérienne) adoptaient un comportement particulièrement audacieux, téméraire, et se mettaient en danger vital. Dès que l’on réensemençait leurs intestins via des probiotiques, leur comportement redevenait prudent et attentif au danger… Mieux encore, en permutant expérimentalement les flores intestinales de souris privées de flore (les trop téméraires) et de celles porteuses de flore (les plus prudentes), on a observé une parfaite permutation des comportements ! De là à imaginer des transplantations (on parle aujourd’hui de « greffes fécales8») de la flore de moines zen chez des agités psychiatriques…il y a de quoi rêver.
Quelles sont les principales réponses naturopathiques stratégiques ?
- Prendre plus que jamais au sérieux le ventre, les intestins et nos hôtes bactériens, le microbiote. L’intelligence du ventre est démontrée, ainsi que le partenariat psychobiologique subtil qui associe dès la naissance l’hôte receveur (l’individu) et l’hôte invité (le microbiote). Un avenir passionnant s’est donc ouvert à la recherche depuis quelques années et des pistes novatrices préventives et thérapeutiques sont progressivement découvertes, comme les greffes fécales et l’étude de souches spécifiquement thérapeutiques.
- Remettre en question la « lutte antimicrobienne » . Le microbiome associe tous les microbiotes de l’organisme (flores des secteurs digestifs, vaginaux, urinaires, broncho-pulmonaires, ORL, cutanés…) et il peut être aujourd’hui considéré comme un véritable organe à part entière. D’indésirables qu’ils semblent être (dysbiose), les germes qui nous squattent si généreusement pourraient bien se révéler alors nos partenaires, nos microscopiques collaborateurs au service de l’auto régulation de notre corps, de la vitalité, de la santé…
- Tenir compte du fait que tous les secteurs sont liés : l’immunologie, la neurologie, la nutrition, la gastro-entérologie, l’endocrinologie, mais aussi bien de la psychologie, voire de la psychiatrie. L’approche systémique, donc intégrative et holistique se voit ici très clairement mise en avant et ne peut que nous réjouir.
- Prendre conscience des nuisances des antibiothérapies et corticothérapies à outrance, des psychotropes, de l’alcool, du tabac, des sucres industriels, des produits raffinés, des excès de viande… tous ces facteurs pouvant altérer le microbiote et l’intelligence abdominale. Il en est de même pour les naissances par voie haute (césarienne9 )
- Prendre soin de sa flore intestinale via l’alimentation riche en prébiotiques (Voir Vasey Christopher, Je reconstruis ma flore intestinale, c’est parti ! Jouvence, 2019 ainsi que Le régime microbiote du Dr André Burckel, éditions Médiclaro 2016), une bonne gestion du stress, un rapport harmonieux au corps (estime de soi, schéma corporel, arts plastiques, chant…) et au mouvement (exercices corporels) qui demeurent prioritaires dans tout accompagnement de l’être dans sa globalité. Cette voie semble plus raisonnable que d’identifier obstinément le ou les germes pouvant être indésirables et de les combattre, d’autant que l’on connaît encore très mal la composition complète de notre microbiote10. Le temps d’implantation effective des probiotiques dans l’intestin s’avère de plus très court et souvent décevant.
- Les massages du ventre donnent des résultats très positifs dans nombre d’affections et de rétablissements (convalescences)11. Plus particulièrement le massage dans sa version chinoise traditionnelle ou Chi-Nei-Tsang, ainsi que dans sa version « psychologie biodynamique12». Les naturopathes apprécieront toujours autant les bienfaits antispasmodiques et rassurants de la bouillotte chaude sur le ventre, ainsi que des onctions avec quelques gouttes d’huiles essentielles d’estragon ou de basilic (effet dit Spasfon©-like) diluées dans une huile de millepertuis ou mieux encore de ricin bio (cette dernière fut conseillée jadis par Edgard Cayce) ou un gel de silice organique.
- Privilégier les cures d’assainissement du microbiote, via des monodiètes, la fameuse cure Xantis®, l’hydrothérapie du côlon, la consommation d’aromates, les prises de charbon et de zéolithe activés, de chlorophylle, propolis, argent colloïdal, extrait de pépins de pamplemousse ou autres extraits aromatiques…, plutôt que la prise de compléments alimentaires dits « probiotiques », qui deviennent in fine ici assez secondaires. En cas de consommation de probiotiques, les préférer tout d’abord sous forme de super aliments ou d’« alicaments » (pollen frais, lait de jument, produits lactofermentés, K-philus®…), puis, tout en demeurant très attentif aux réactions digestives, de compléments proprement dits à individualiser et à retrouver périodiquement en fonction de leur temps d’action biologique effective (soit de quelques jours à deux semaines, jamais plus). Ainsi, une fois la cure terminée, on pourra se contenter d’une prise hebdomadaire en entretien par exemple.
- Apaiser son abdomen et ses guerres intestines avec une simple compresse chaude sur le ventre, un bain chaud à 38 / 39°C, une étreinte de tendresse aimante (donc chaleureuse), des massages abdominaux aux pierres chaudes, des onctions aux huiles chaudes, des cataplasmes à l’argile volcanique chaude, etc. In fine, chez l’enfant comme à tous les âges de la vie, l’amour, la tendresse, la bienveillance demeurent des facteurs porteurs de sécurité et de bien-être, car de chaleur du corps et du cœur.
- Daniel Kieffer y détaille toutes les solutions naturelles pour prendre soin de vos fonctions intestinales : comment optimiser votre transit, comment vous libérer des constipations, diarrhées ou colites.
- Vous apprendrez aussi à purifier vos viscères de leurs fermento-putrescences, de leurs divers encrassements, sans oublier les champignons ou parasites éventuels, et trouverez toutes les solutions pour régénérer votre flore intestinale, sans laquelle il n’existe pas d’assimilation correcte, ni même de digestion, dimmunité, voire de moral optimum !
Prices pulled from the Amazon Product Advertising API on:
Product prices and availability are accurate as of the date/time indicated and are subject to change. Any price and availability information displayed on [relevant Amazon Site(s), as applicable] at the time of purchase will apply to the purchase of this product.
Quid du cerveau cardiaque ?
Nous abordons ici l’une des découvertes les plus étonnantes à propos de l’intelligence « cachée » des organes, la mise en avant du « cerveau du cœur ». Oui, c’est bien à ce noble organe clé qu’on vient tout juste de trouver des fonctions hormonales étonnantes, clairement impliquées dans la régulation du couple cardio rénale mais aussi dans la régulation émotionnelle… !
Un régulateur de l’homéostasie : On nomme ANP (ou FNA en français : « facteur natriurétique auriculaire ») et BNP13 les protéines hormonales en question :
- l’ANP est une hormone synthétisée par le muscle cardiaque droit (l’atrium droit). Sur les plans physiologique et homéostasique, cette hormone (un peptide, c’est-à-dire un assemblage d’acides aminés) participe à la régulation du rapport sodium/potassium et à la régulation de l’eau. Son action est positive sur l’excrétion rénale, elle possède aussi une action vasodilatatrice donc hypotensive ;
- l’action diurétique de la BNP va grosso modo dans le même sens.
On note que l’ANP est, en cas d’hypertension artérielle, naturellement produite par le muscle cardiaque qui se trouve mis en tension (les cellules du cœur se distendent un peu sous la pression du sang). Il s’ensuit une action régulatrice hypotensive rapide, quasiment réflexe.
Beaucoup d’études sont en cours pour explorer ces subtils facteurs de régulation et pouvoir en faire des marqueurs fidèles et constants des troubles cardiovasculaires et rénaux. Les effets physiologiques sont donc importants et concernent directement la création de nouveaux médicaments utiles en cardiologie14 de même que les dosages de ces marqueurs dans le cadre de bilans ou de suivis médicaux (cardiopathies, hypertension artérielle, insuffisances cardiaques diverses…)15
Là où la recherche ouvre les portes d’une nouvelle compréhension du « cœur-cerveau » c’est tout d’abord lorsqu’elle montre combien, quand l’intelligence du cœur est sollicitée, celle-ci peut réduire la pression artérielle, améliorer le système nerveux et l’équilibre hormonal, et faciliter de facto les fonctions cérébrales moins menacées par l’hypertension ou les souffrances vasculaires16.
Mais les mystères biologiques du cœur ne s’arrêtent pas là…En effet, pour ce qui est de l’intelligence du cœur proprement dite, les biologistes ont montré que si le cœur produit le facteur natriurétique auriculaire en réponse à notre environnement, cette hormone affecte profondément et prioritairement le système limbique lié à nos émotions : en quelque sorte, on peut ressentir les émotions au niveau du cœur, et pourtant c’est au niveau du cerveau qu’elles seront gérées ensuite de facto !
Un centre de décision
Et si notre cœur, lui aussi, ressentait, pensait et prenait des décisions ? On sait aujourd’hui qu’il regroupe plus de 40 000 neurones et un réseau exceptionnel de neurotransmetteurs qui en font une quasi-extension du cerveau. Ainsi le cœur envoie-t-il constamment des informations ou encore peut-il moduler certaines aires cérébrales. Par exemple :
L’ANP est impliquée dans la libération de l’ocytocine, hormone bien connue aujourd’hui dans l’expression de la tendresse, du plaisir amoureux, de la bienveillance et de l’amour… Le cœur inhibe ainsi considérablement le stress en priorisant la production d’ocytocine. On suppose même qu’il pourrait travailler « en équipe » avec l’amygdale, ce noyau cérébral situé juste devant l’hippocampe et qui est impliqué dans la gestion des émotions comme la peur mais aussi dans l’apprentissage et la mémorisation des comportements émotionnels sociaux.
Plus étonnant peut-être, on a montré que le cœur possède la capacité de prendre des décisions sur un mode autonome (il n’est donc pas vraiment assujetti au cerveau mais peut le commander) et qu’il est même capable de mémoriser des expériences sous une forme spécifique d’apprentissage. Si l’on savait déjà que l’autonomie du cœur était une réalité physiologique en termes électriques17 (et donc de pulsations), l’horizon s’élargit considérablement en termes de psycho régulation. Le cœur établit des connexions avec le cerveau18.
Ecoutons Stéphane Drouet19: « L’heure est venue de repenser notre conception de l’intelligence et de son évolution à la lumière des travaux sur la neuro-plasticité cérébrale et des lois de la physique quantique qui déterminent comment notre mental bâtit notre réalité quotidienne. La révolution de l’intelligence humaine au sens quantique, et au sens des neurosciences, serait un grand tournant et l’avènement d’une psychothérapie refondée. Son grand artisan serait le cœur, chef d’orchestre des cerveaux du ventre, de la tête et de la peau. Cette intelligence nouvelle génération, nous la nommons quantique, car elle se manifeste dans l’invisible et à distance. Elle redéfinit le mot “aimer”, et nous donne des perspectives fascinantes pour accélérer notre évolution, guérir de nos blessures d’enfant, et démultiplier notre potentiel ».
Dans son ouvrage Intelligence quantique du cœur, Stéphane Drouet propose ainsi un modèle de nouvelle humanité en devenir, capable de penser à l’unisson avec son corps, avec son ventre, sa tête et son cœur. Audacieux ? Non, scientifiquement correct.
Une réalité électromagnétique
Le cœur est on le sait une réalité électromagnétique, la plus puissante du corps humain (cent fois la puissance du champ cérébral), et dont le champ électrique (soixante fois supérieur à celle du cerveau lui-même) varie beaucoup en fonction des émotions. Le champ magnétique du cœur peut être détecté jusqu’à près d’un mètre du corps et dans toutes ses directions. Grâce à différentes études menées par le centre d’étude HeartMath, il a été démontré que nos émotions altèrent ou régulent le champ électromagnétique cardiaque. On peut donc dire que les émotions positives génèrent une véritable cohérence psycho-physiologique, phénomène largement médiatisé aujourd’hui sous le nom de « cohérence cardiaque ».
Pour le Dr Nathalie Campeau20, le champ électrique produit par le cœur peut être détecté jusqu’à trois mètres au-delà du corps21, et, en situation amoureuse (couple enlacé) ou empathique (mère portant un enfant dans ses bras), il est particulièrement puissant, stable et cohérent.
Selon Ghinos Lepage (Lepage Ghinos, Le Cœur, ce cerveau négligé.), le cœur, tel notre supraconscient, « est le grand négligé ou réprimé, simplement parce qu’on ignore qu’il est la clé qui permet de rétablir l’équilibre et l’harmonie entre notre tête qui assimile et notre ventre qui élimine. Le cœur est le passage obligé pour rétablir une bonne harmonie en notre corps et notre esprit. Il est l’esprit qui porte en lui un énorme pouvoir de libération, de transmutation et enfin, de guérison ».
Quelles sont les principales réponses naturopathiques stratégiques ?
- Prendre conscience de la qualité des pulsations cardiaques qui change de manière significative selon que nous éprouvons des émotions différentes.La colère ou la frustration sont ainsi clairement associées à un désordre, un modèle électromagnétique erratique, incohérent, alors que les émotions comme l’amour ou l’appréciation sont associés à des modèles lisses et cohérents.
Ce schéma met en évidence les tracés cardiaques liés à une émotion de frustration (à gauche) ou de gratitude (à droite).
- Pratiquer le « sourire du cœur », technique bien connue en méditation orientale et remise au goût du jour par le DrDavid Servan-Schreiber (Au travers de son livre : Guérir et Anticancer : Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles.) dès 2014 sous le nom de cohérence cardiaque22.
Ce schéma montre bien la relation intime entre la respiration (tracé du haut), les fluctuations électriques cardiaques (au centre) et la pression artérielle.
- Intégrer quotidiennement des temps de méditation. Les traditions liées au yoga ou à la pensée tibétaine par exemple enseignent que le centre cardiaque est bien plus qu’un plexus nerveux, tout comme le cœur n’est pas qu’un simple muscle faisant office de pompe sanguine. Le cœur est connu en orient comme le centre ontologique le plus précieux (centre de l’Etre et centre de la ligne des chakras principaux). En lui se rejoignent en effet les trois énergies du haut (symbolisées par un triangle pointe en bas) et les trois du bas (triangle pointe en bas) et symbolisent le sceau de Salomon ou étoile à six branches. Or, c’est au cœur de ce lotus (ou de cette rose du cœur) que se cachent les plus profondes valeurs promises à l’humain, comme le pardon, la joie, la compassion et l’intuition, toutes filles de l’Amour inconditionnel. Le cœur devient alors le Maître et la porte de l’initiation…
En pratique, que faut-il retenir ?
- Dans le développement du fœtus, le cœur se forme et commence à battre avant que le cerveau ne se développe.
- Les ondes cérébrales d’une mère peuvent se synchroniser avec les battements du cœur de son bébé si elle se trouve à quelques mètres de lui.
- Le champ magnétique généré par le cœur humain peut être mesuré à plusieurs mètres du corps.
- Les émotions négatives peuvent créer le chaos dans le système nerveux, mais les émotions positives font le contraire.
- Les émotions positives peuvent accroître la capacité du cerveau à prendre de bonnes décisions.
- On peut booster son système immunitaire en se concentrant sur des émotions positives.
- Les émotions positives créent ainsi des bienfaits psychobiologiques dans notre corps.
Pour conclure !
Nous avons vu combien nos intestins et leur microbiote représente une intelligence psychobiologique, de mieux en mieux explorée par nos sciences, et gage d’une meilleure compréhension de l’endocrinologie et de l’immunité notamment. Partenaire des 6 intelligences cérébrales proprement dites (les deux hémisphères, l’archaïque, le limbique, le cortical et les aires associatives préfrontales) le cœur, commence à peine à livrer ses clés fonctionnelles, laissant supposer une huitième intelligence toute en subtilités nouvelles, et dont les fonctions flirtent entre biologie et sourire intérieur.
L’homéostasie, comme garante du terrain et de la santé globale, prend alors le rôle de neuvième intelligence et rappelle aux naturopathes combien leurs conseils de terrain sont essentiels sur le plan préventif comme curatif.
L’intelligence de l’âme, enfin, accorde ce supplément de Présence, d’ouverture au précieux, souvent de l’ordre de l’ineffable et de l’intime, mais qui doit tenir le rôle de GPS comportemental en ces temps de confusion où la quête de sens devient prioritaire.
Avec ce nombre 10, on perçoit comme un retour à l’unité symbolique, au 1 élevé en puissance. Mais gageons que, à bien y regarder, d’autres intelligences seront sûrement mieux perçues et dévoilées demain, donnant aux plus intuitifs une opportunité de poursuivre et de compléter ce très modeste travail. L’approche holistique, par essence, ne supporte pas les limites, mais sa vision pluridisciplinaire force le respect : la vie n’a pas fini de nous surprendre et de lancer ses clins d’œil malins à celles et ceux qui s’efforcent de la comprendre pour toujours mieux en suivre les lois…
Ce dossier, écrit par Daniel Kieffer
Fondateur du Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle Holistique CENATHO
est inspiré de son livre « Les 10 cerveaux en santé : En naturopathie holistique »
- 10 cerveaux, 10 intelligences, 10 raisons dêtre en santé ! L’intelligence humaine est prodigieuse et probablement n’exploitons-nous qu’une infime part de ses ressources à ce jour. Si les mystères du cerveau révèlent des potentiels inouïs, d autres formes de « cerveaux », comme le coeur, les intestins, l’intelligence cellulaire ou encore l’intelligence de l Âme, sont aussi à prendre en considération pour une approche globale de la santé, responsable et durable. Ce sont ainsi en tout 10 cerveaux (limbique, reptilien, cortical, associatif, gauche, droit, abdominal, cardiaque, cellulaire et spirituel) dont il faut prendre soin au quotidien. Daniel Kieffer vous livre ici ses secrets de naturopathe, ses conseils sur les bons comportements à adopter et ses clés de bien-être pour une meilleure prise en charge de votre santé de manière holistique.
Prices pulled from the Amazon Product Advertising API on:
Product prices and availability are accurate as of the date/time indicated and are subject to change. Any price and availability information displayed on [relevant Amazon Site(s), as applicable] at the time of purchase will apply to the purchase of this product.
Important ! Ces informations sont communiquées à titre informatif et non pas professionnel. Elles n’ont pas pour vocation à remplacer une visite médicale et un diagnostic personnalisé réalisé par un expert de santé tel un médecin ou dermatologue, seul à même de le réaliser légalement et d’effectuer des prescriptions adaptées à votre situation médicale et votre situation particulière.
- Kieffer Daniel, Prenez soin de vos intestins. Editions Jouvence 2016 [↩]
- http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/09/02/ces-microbes-quinousgouvernent_3469923_1650684.html#4AHW7PXTG519DLCp.99 [↩]
- Le cerveau du ventre serait-il aussi bien « la cave » de Freud ? Le bestiaire de notre inconscient ? Ou bien le stress pousserait-il la muqueuse colique à libérer des substances spasmogènes et irritantes ? Ou il est même tout à fait probable que les deux processus coexistent ; on constate bien des troubles dits « psychosomatiques » et d’autres « somatopsychiques ». [↩]
- Gershon Michael, The Second Brain. [↩]
- On considère effectivement le cerveau entérique ou cerveau abdominal comme un « nouvel organe » aujourd’hui. [↩]
- https://www.sciencesetavenir.fr/sante/comment-le-microbiote-intestinal-bloque-les-allergies_29286, ou encore : https://www.pileje.fr/revue-sante/microbiote-intestinal-prevention-allergies [↩]
- Simonetto Isabelle, « Le système nerveux entérique ou deuxième cerveau – LE VENTRE ». [↩]
- http://www.lepoint.fr/invites-du-point/didier_raoult/contre-les-bacteries-rien-de-mieux-que-la-greffe-fecale-13-03-2013-1639331_445.php [↩]
- http://www.gyneco-online.com/obst%C3%A9trique/c%C3%A9sariennes-vs-accouchement-voie-basse-r%C3%B4le-de-la-colonisation-digestive-bact%C3%A9rienne Et http://www.lemonde.fr/medecine/article/2016/02/01/comment-corriger-la-flore-intestinale-des-bebes-nes-par-cesarienne_4857513_1650718.html [↩]
- Sur 100 000 milliards de bactéries, on arrive à cultiver certaines espèces à partir des selles mais la plupart sont méconnues et non cultivables. Ce sont les récents progrès des techniques de séquençage de l’ADN qui ont permis, par le décompte des gènes, de découvrir la diversité insoupçonnée des groupes bactériens intestinaux. À l’aide d’une nouvelle méthode d’analyse du métagénome de l’intestin mise au point au sein du consortium MetaHIT, pilotée par l’Inra et impliquant des équipes du CEA, du CNRS et de l’université d’Evry, les chercheurs ont analysé 396 échantillons de selles d’individus espagnols et danois. Ils ont ainsi identifié 741 espèces de bactéries dont 85 % étaient jusque-là inconnues. Cette méthode a également permis de reconstituer le génome complet de 238 bactéries intestinales. https://lejournal.cnrs.fr/articles/microbiote-des-bacteries-qui-nous-veulent-du-bien [↩]
- http://chineitsang.marin.free.fr/Mateo%20Bio%20contact.html [↩]
- http://www.psychologie-biodynamique.com/ [↩]
- BNP : brain natriuretic peptide. http://dietons.com/bnp-et-pro-bnp-des-tests-sanguins.html [↩]
- In https://www.pharmacorama.com/pharmacologie/mediateurs/medicaments-impact-peptides-vaso-actifs/peptides-natriuretiques-anp-bnp-cnp/ [↩]
- Ces peptides provoquent des réactions bénéfiques que nous simplifions ici : 1) sur les reins en augmentant la filtration glomérulaire et la diurèse (élimination urinaire de sodium, de potassium, de calcium, de magnésium, de chlorure et de phosphate), ainsi que l’apport sanguin aux reins ; 2) sur les vaisseaux, provoquant une vasodilatation et une diminution de la pression artérielle ; 3) sur le système hormonal par une diminution de la sécrétion de rénine et d’aldostérone et peut-être de l’hormone antidiurétique ; une possible diminution de la sensation de soif et d’appétit pour le sel… [↩]
- In https://www.heartmath.org/research/science-of-the-heart/ Et http://www.heartmath.com/pr/headheartconnect.html [↩]
- En effet, 67% des cellules du cœur sont des cellules nerveuses. Elles reçoivent des stimuli organiques (contractions), biologiques (formule sanguine) et le cœur envoie des messages au cerveau en réponse. L’influx cardiaque nait du nœud sinusal par des cellules myocardiques « automatiques » (http://fr.ap-hm.fr/sites/default/files/ifsis_anatomie_et_physiologie_du_coeur_ue_2_2.pdf ) [↩]
- https://nospensees.fr/coeur-a-neurones/ [↩]
- Drouet Stéphane, Intelligence quantique du cœur. [↩]
- Campeau Nathalie, L’Énergie du cœur, publié à compte d’auteur, 2017. [↩]
- Déjà, dans les années trente à soixante, des chercheurs comme Georges Lakowski, Ferdinando Cazzamalli, Cyril W. Smith et Cleve Backster avaient montré combien le corps est un émetteur-récepteur d’ondes vitales. Des expériences avaient alors validé non seulement les pensées communiquant à distance, mais aussi les échanges énergétiques entre le corps et ses cellules (leucocytes répondant jusqu’à 11 kilomètres aux émotions de leur donneur)… Plus tard (des années soixante-dix à deux mille), d’autres savants approfondirent la dimension énergétique humaine, tels que Harold Saxton Burr, Herbert Fröhlich ou Fritz-Albert Popp. [↩]
- https://www.alternativesante.fr/coeur/le-coeur-commande-au-cerveau-mais-personne-ne-vous-le-dira [↩]